La mélatonine : un apport au traitement des troubles psychiques

La mélatonine peut améliorer différents troubles du sommeil sans entrainer de dépendance. Cependant, la recherche fait apparaître la possibilité d’améliorer plusieurs troubles psychiques accompagnés ou pas de troubles du sommeil.

La mélatonine est une hormone secrétée par la glande pinéale (située à la base du cerveau). Son rôle dans l’endormissement et le maintien du sommeil est bien connu. Elle est secrétée lorsque la lumière baisse ce qui prépare l’organisme au sommeil. Mais elle a d’autres fonctions dans l’organisme, toutes liées à la synchronisation jour/nuit des métabolismes (glucides et phosphocalcique).

Si elle est présente dans certains aliments (pommes de terre, tomates, aubergine, melon) c’est à des concentrations trop faibles pour agir.

La mélatonine : 2 formes pour 2 usages

Elle est en vente sous deux formes, de structure chimique identique (sauf l’excipient) à l’hormone naturelle.

  • la mélatonine à  libération immédiate sous forme de gélules qui en dessous de 2 mg sont en vente libre (plusieurs marques parfois en association avec des sédatifs végétaux)
  • ou à libération prolongée (Circadin ® et Slenyto ®) pour soigner des insomnies importantes

Elle pourrait améliorer un certain nombre de troubles psychiatriques et neurologiques surtout dans les phases où le sommeil altéré peut précipiter une rechute.

  • Les troubles de l’humeur en période instable lorsqu’il existe une insomnie ou un sommeil de mauvaise qualité
  • Le trouble bipolaire
  • La schizophrénie lors des phases subaiguës ou le sommeil est très perturbé et l’endormissement très tardif.
  • La dépression majeure avec insomnie et réveils très précoces (2 heures ou 3h du matin)
  • Les dépressions saisonnières avec hypersomnie ou retard très important du sommeil
  • Le TDAH (troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité) avec troubles du sommeil
  • Les troubles anxieux et douloureux au long cours : fibromyalgie, symptômes de l’intestin irritable, syndrome dyspeptique fonctionnel
  • Elle peut être très utiles lors d’un sevrage en médicaments somnifères

Mélatonine, grossesse et allaitement

Selon le Centre de Référence sur les Actions Tératogènes   (CRAT). Les données publiées sur la mélatonine dans le cadre de la grossesse et de l’allaitement sont encore trop peu nombreuses. Mais a priori, rien d’inquiétant non plus. Comme la mélatonine traverse le placenta et passe dans le lait maternel, elle est absorbée par le nourrisson. En conséquence, le Crat conseille, en cas d’insomnie, d’utiliser plutôt un hypnotique bien connu : zopiclone, zolpidem..

Chez l’enfant, la mélatonine LP (Slenyto ®) est autorisée à partir de 6 ans

  • dans le cadre des troubles du spectre autistique (TSA) pour les perturbations du sommeil qui sont fréquentes
  • pour les troubles neurologiques d’origine génétique : syndrome de Rett, de Smith-Magenis, d’Angelman, la maladie de Bourneville

 La mélatonine fait l’objet d’études expérimentales dans :

  • La maladie d’Alzheimer, la mélatonine pourrait améliorer les troubles du sommeil et le déficit cognitif lorsqu’il est léger
  • La maladie de Parkinson lorsqu’il existe des troubles du sommeil
  • Les migraines et algies vasculaires de la face
  • L’épilepsie
  • La prévention de l’ostéoporose chez la femme ménopausée

Notre avis sur la mélatonine

Le sommeil a une importance cruciale dans les troubles psychiques et dans les risques de rechute. La prise de mélatonine donne souvent une sensation de confort de sommeil très remarquable. Même si la personne en prend sous des formes qui ne correspondent pas aux recommandations. Parfois aussi elle est ressentie comme totalement inactive donc inutile. C’est souvent une question de dose et surtout d’horaire de prise.En effet, la mélatonine à libération immédiate est détruite très rapidement dans l’organisme (environ 1/2 heure). Et cela varie un peu en fonction des personnes. Avant de la déclarer inefficace, il faudra essayer systématiquement différents horaires de prise : 2h avant le coucher, 1h/2, 1 heure, 1/2 heure, jusqu’à trouver le moment idéal pour une efficacité maximale.

L’absence de remboursement par la Sécurité sociale peut décourager un essai de 2 ou 3 mois qui est conseillé.

Dans Psyway :

La mélatonine hormone du sommeil et de la nuit

L’insomnie et les conditions du sommeil.

Comment et quand réduire ou parvenir à l’arrêt d’un somnifère ? 

A partir des articles du Journal International de Médecine :

  • Bruno Claustrat : Association nationale pour la promotion des connaissances sur le sommeil – interview
  • Isabelle Birden : Les experts se prononcent sur l’utilité de la mélatonine en psychiatrie chez l’adulte – oct 209
  • Dounia Hamdi : Mélatonine : recommandations pour la prise en charge de l’insomnie et des troubles neurologiques – nov 2020

Voir aussi Le réseau Morphée, un réseau de santé consacré aux troubles du sommeil.

Lire

Lemoine P., Dormir sans médicaments (ou presque), Pocket, février 2017

Un bon dossier dans Passeport Santé

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