Investir le monde

L’Homme n’existe que dans son environnement géographique, culturel, amical, familial. Peut-on imaginer soigner un patient qui souffre sur le plan psychique sans connaître sa langue, sa culture, ses habitudes, sa religion, tout ce qui fait sa façon d’être dans le monde ? Et si l’on peut aujourd’hui penser soigner une maladie du corps dans un pays étranger pour des soins de meilleure qualité ou moins coûteux, il n’existe pas de psychiatrie « hors sol ».

Désespoir et repli

La souffrance psychique, la douleur morale, poussent  inévitablement dans le retrait, le repli sur soi, parfois vers le rejet du monde extérieur.

Le patient se plaint, sa souffrance est évidente et pourtant il refuse toute aide comme si une force supérieure le poussait à rester confiné dans ce monde sans issue.  » Vous ne pouvez rien pour moi ».

En réalité, il lui est difficile de reconnaître que s’il n’a pas pu s’en sortir tout seul, l’aide pourrait quand-même venir de l’extérieur, mais ce serait pour lui une blessure narcissique supplémentaire, « je suis vraiment incapable ».

La présence de l’entourage

Il faut beaucoup de patience, de tact, de mesure et d’amour de la part de ses proches, pour prendre la main d’un déprimé ou de quelqu’un en crise profonde, pour lui dire qu’il existe un « monde » dans lequel il pourrait être de nouveau heureux et jouir de la vie.

Et pour cela le mieux serait qu’il accepte de se faire soigner de ces terribles maladies que sont la dépression et les autres crises psychiques graves.

Il est donc essentiel de le maintenir, ou le ré ancrer dans son environnement et pour cela la présence de l’entourage est essentielle. Un coup de téléphone, une visite, une sortie et dès que cela est possible un « p’tit resto », un ciné, un spectacle, une expo …

C’est la présence de l’autre, attentive sans être envahissante, qui contribue à ce que le déprimé puisse retrouver suffisamment le goût de vivre pour se faire soigner.

La présence via le Net

Or le monde du Net, la « Toile », est une connexion avec le monde.

Même si on peut déplorer pour certaines personnes, un enfermement sur des activités quasi addictives qui passent par l’ordinateur, il n’en est pas moins vrai que dans les situations de repli et de retrait ce lien peut-être le support d’un renouveau pour sortir de soi, de sa carapace, de sa rumination morbide.

PsyWay offre une possibilité de dialogue, un lieu de rencontre pour orienter la personne qui s’isole, vers une ouverture, même mineure, vers un peu de nouveau  dans les voies proposées par le site.

Dr M. Hayat

Dans notre page d’accueil :

« Ceux qui disent qu’internet isole, je me demande s’ils savent dans quelles affres de solitude plonge la schizophrénie. Quand on tombe dans cette maladie, quand on ne comprend pas ce qu’il nous arrive, quand on a personne à qui en parler.

J’ai été adolescente avant internet. Je le regrette. Parce que quand je vois les groupes d’entraides, je me dis que ça m’aurait bien aidé au début de ma maladie. Les forums m’ont aidée plus tard, d’ailleurs, et avec internet, je me dis que je n’aurais pas dû supporter cette solitude horrible des débuts….

… Ceux qui disent qu’internet, c’est du virtuel ne savent pas qu’une parole, une petite phrase, mêmes quelques likes, peuvent vous prouver que vous êtes vivants, que vous pouvez encore communiquer avec quelqu’un.

Blogschizo – 25 aout 2018

 

 

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