Angoisse et anxiété : que faire?
L’angoisse est le plus courant des symptômes psychiques. Elle s’exprime de façon très variée :
- Elle peut être très violente : c’est la crise d’angoisse ou l’attaque de panique. L’angoisse est d’emblée à son maximum, elle dure de quelques minutes à plusieurs heures.
Diverses manifestations sont associées à la crise d’angoisse : palpitations, tachycardie, douleur thoracique, sueurs, troubles respiratoires, transpiration, tremblements, vertiges, symptômes digestifs ou urinaires…
C’est un état qui ne passe pas inaperçu : la personne s’en souviendra longtemps tellement le vécu est intense avec même la crainte de mourir dans les minutes qui viennent. Souvent, la personne ne comprend pas ce qui lui arrive et peut se retrouver aux urgences médicales de l’hôpital.
- Elle peut être modérée ou vécue comme un malaise indéfinissable, persistant et flottant, souvent accentué le soir, vers 17h.
Elle se cache souvent derrière un pessimisme continu, des troubles du caractère, une attente craintive, une anticipation de malheur, une sensation de tension, des troubles neurovégétatifs : c’est l’anxiété généralisée (qui n’est pas focalisée sur un moment). Forme sourde, continue de l’angoisse, il ne faut pas la négliger car elle produit des perturbations importantes dans la vie.
L’entourage est souvent très alarmé par la survenue inopinée d’une crise d’angoisse. Mais les proches, le conjoint, les enfants peuvent être atteints indirectement par une anxiété sourde continue qui altère les relations du sujet avec eux. Il peut y avoir une véritable souffrance de l’entourage.
Psychologie de l’angoisse
Pour les psychanalystes, l’angoisse peut avoir plusieurs significations :
- La survenue inopinée à la conscience d’un contenu inconscient précédemment refoulé (image, souvenir, fantasme, pensée, rêve habituellement refoulés…)
- La reviviscence d’un souvenir traumatique de l’enfance qui a fragilisé le Moi de la personne (séparation, attentat sexuel..)
Dans une perspective cognitiviste, l’être humain développe dès les premiers jours des schémas d’action destinés à assurer sa protection : l’arrêt, la fuite, le rapprochement de l’objet protecteur, c’est l’origine du comportement anxieux.
Lorsqu’un risque majeur survient, on adopte un comportement d’alerte avec des réactions végétatives, un traitement cognitif des données présentes, et devant l’échec de ces tentatives, l’angoisse se développe. Les causes peuvent en être, le conflit interne, la situation traumatique ou l’accumulation de stress mineurs non « traités » par le psychisme.
Le milieu soignant
Il peut avoir un rôle important dans la réassurance du patient. La présence, la disponibilité, la patience, l’écoute, l’administration d’un traitement adapté aident le patient à surmonter le profond malaise du moment présent. Il peut aussi ainsi se préparer pour mieux faire face à un prochain épisode.
Angoisse ou anxiété : que faire?
Au premier abord, si votre angoisse est un phénomène nouveau, pénible mais supportable, vous pouvez prendre connaissance de beaucoup d’informations et trouver des moyens à mettre en œuvre par vous même à partir des applications suivantes :
Elles se basent sur des exercices respiratoires et de méditation très ajustées.
Mais si l’angoisse dure, si elle s’installe dans votre vie, si elle surgit la nuit et interrompt votre sommeil, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin : soit à votre médecin généraliste, soit à un psychiatre, soit enfin à votre équipe soignante si vous êtes déjà en soins.
Les médicaments de l’angoisse
Dans l’immédiat, il vaut mieux prendre un médicament anxiolytique, celui dont on connait bien les effets. Il vous soulagera et vous pourrez voir les choses plus clairement.
Il existe aussi des traitements de fond de l’angoisse, avec d’autres catégories de médicaments qui créent beaucoup moins de dépendance que les anxiolytiques. Ce sont les antidépresseurs, souvent à faible dose, qui ont tous une action anxiolytique de fond.
Il faudra éviter de nier la survenue de ce phénomène psychique nouveau et suivre l’évolution de votre état psychique. Car l’angoisse n’est pas anodine. Elle peut réapparaitre sans prévenir ce qui produit un sentiment d’insécurité. Mais elle peut aussi annoncer le début d’une dépression.
La consultation médicale est importante car il faut aussi chercher des causes non psychiques, donc physiques, à l’angoisse. Seul un médecin peut le faire.
D’autres approches de l’angoisse : la réalité virtuelle
Les thérapies comportementales et cognitives en réalité virtuelle sont maintenant largement expérimentées. Ils sont d’une bonne efficacité.
Angoisse : éviter les faux remèdes : l’alcool et le cannabis
Ce ne sont pas de bonnes solutions : apaisantes un moment, évitant le recours au médecin, mais elles vont créer très rapidement une dépendance, par exemple pour dormir. Elles vont surtout banaliser l’angoisse en trouvant un remède immédiat qui ne pose pas les questions qu’il faut poser : pourquoi? comment comprendre ce qui arrive ?
Surtout il ne faut pas s’habituer à boire de l’alcool qui est un sédatif de l’angoisse très efficace mais qui vous menera à une impasse dont il est difficile de sortir.
N’oubliez pas le rôle fréquent du cannabis dans la survenue de crises d’angoisse. Qu’il s’agisse d’une prise unique ou répétée.
Une psychothérapie peut s’avérer utile pour mieux comprendre l’origine de l’angoisse
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Psychiatre–Psychanalyste – Ancien responsable d’un service de soins psychiatriques