Un test d'autoévaluation des troubles psychiques : la COP U

La COP-U (COP-Usagers) permet d’observer ses symptômes psychiques (auto-observation), d’en prendre conscience, de mieux connaître. Elle permet aussi d’évaluer par soi-même (auto-évaluation) les difficultés que ces troubles entraînent.

On peut étudier chaque thème séparément et sans ordre précis, en fonction des intérêts personnels.

Une personne seule peut utiliser la COP-U. Mais il nous semble plus riche d’en discuter avec un soignant, un psychologue, son médecin, son psychothérapeute. On peut aussi utiliser la COP-U en groupe de parole ou de psychoéducation.

Après la lecture d’un thème de la COP-U, il est conseillé de parler de ses réflexions ou remarques avec son médecin ou à ses thérapeutes ou soignants habituels.

réfléchir sur soi, Observer ses symptômes psychiques, évaluer leur impactauto observation, auto-évaluation

I - ÊTRE CONSCIENT DE SON AGRESSIVITÉ

1 – AGRESSIVITÉ CONTRE LA FAMILLE, LES SOIGNANTS, LES PROCHES

L’agressivité est souvent augmentée dans les troubles psychiatriques. En particulier en famille, ou vis-à-vis des soignants.

1

Agressivité en famille? Non, on s’entend bien avec mon entourage

– Les relations sont bonnes

– Je ressens parfois une agressivité en famille, je suis tendu-e, mais ça va

– On me dit que je suis agressif-ve parce que je me fais attendre, ou je fais le contraire de ce qu’on me dit. Mais dans l’ensemble, ils acceptent, on ne se fâche pas trop

– Je me tiens à distance de mes proches, c’est tendu mais si je les vois de temps en temps, ça va. Peut-être qu’on fait tous des efforts

2

Pas formidable. Je sens des reproches, et à la réflexion

– Je ne ressens rien vis-à-vis de mon entourage. Est-ce qu’ils s’en doutent?

– On me fait remarquer que je suis agressif-ve, ou hautain-e, ou méprisant-e

– Je ne donne pas de nouvelles, de signes de vie à mon entourage

– J’exige trop des autres, je les fatigue

– Je fais souffrir certaines personnes de mon entourage

– Mon entourage se plaint de moi

– J’ai peur/envie de leur faire du mal, mais je garde mes distances…

3

Agressivité en famille, et même en dehors de celle-ci. Les relations sont très difficiles, parfois violentes

– Je peux être violent-e (ou bien j’ai été violent-e)

– J’ai tendance à passer à l’acte, par la violence par exemple

– J’ai eu des problèmes d’ impulsions sexuelles

– Ma famille ne veut plus me voir : ils disent que j’ai exagéré (ou bien c’est vrai, j’ai exagéré)

– Mes proches sont distants avec moi : je crois qu’ils se méfient de moi

– Je fais peur (ou bien on me dit que je fais peur)

– On a dû m’ hospitaliser contre mon gré ou par la force

Il est très conseillé de parler à ses interlocuteurs habituels de ce test, des questions qu’on se pose à propos de l’agressivité, notamment les soignants lorsqu’on suit un traitement psychiatrique ou psychothérapeutique.

Voir aussi dans Psyway :

Pour les aidants et les proches

Agressivité, violence dans les troubles psychiques

Crise psychotique et relations aux autres

Un site canadien d’aide aux aidants : Gérer l’agressivité chez son proche

2 – AUTO AGRESSION DU CORPS, DE L’IMAGE DE SOI

Les troubles psychiques peuvent entraîner une négligence, voire une maltraitance ou une agression de son propre corps. Cela représente parfois une menace pour la santé physique.

1

Pas d’auto-agression du corps

– Je prends soin de moi

– Pas de problème, je suis en bonne santé

– Je vois mon médecin de temps en temps

– Personne ne me fait de remarque à ce sujet

2

Oui, je me néglige, je me fais du mal (auto-agression)

– Je ne me lave pas tous les jours

–  J’oublie de me brosser les dents

– Mes dents sont abîmées

– Je consomme trop (alcool –  tabac – cannabis – café – sucre)

– Mon alimentation laisse à désirer : je me nourris mal, trop, ou je m’impose un régime trop strict

– Je suis négligent-e avec les maladies

– Je me fais du mal (scarifications, etc.)

Ou bien les autres me le font sentir (négligence, auto-agression inconsciente)

– On me dit que je ne suis pas soigneux-se (les vêtements, la tenue,  ma présentation), que je devrais me laver.

– Les autres m’évitent

3

C’est sûr, je maltraite mon corps

– Je mange tout le temps

– Ou : anorexie, je ne mange presque pas

– Conduites sexuelles à risques

– J’ai beaucoup (j’ai eu) beaucoup d’accidents dans ma vie

– Potomanie : je bois tout le temps

– Je ne peux pas me passer de produits (alcool – drogue….)

– Automutilations

– J’ai voulu me suicider

– Quand j’ai des soins (physiques), il faut m’obliger, ou m’accompagner, sinon je ne me fais pas soigner

– Je ne prends pas les médicaments prescrits pour mes maladies

– Au total : un ou plusieurs signes d’auto-agression de son corps

3 – NÉGLIGENCE DU DOMICILE

Pourquoi s’intéresser à la négligence du domicile, ou au soin de celui-ci en cas de trouble psychique ?  Parce que l’appartement, la chambre, c’est mon « chez – moi », mon port d’attache et si besoin mon refuge.

1

Je m’occupe bien tout seul de mon logement

– C’est décoré (préciser)

– Je fais régulièrement le ménage, la vaisselle, je sors les poubelles

– J’aime bien me retrouver chez moi

– Cela se passe bien si on vient m’aider

2

Oui, je vois des signes de négligence de mon logement

– Mon appartement est triste, pas meublé, ça me donne l’impression de vide

–  J’ai du mal à jeter, ça s’entasse, je ne fais pas le tri, je ne sais pas par quel bout prendre les choses

– J’ai une aide ménagère

3

Habiter mon logement est plutôt catastrophique 

– Je me dispute avec les voisins

– Les voisins se plaignent du bruit la nuit

– Je laisse trainer les poubelles ou les sacs d’ordures

– Je garde tout, je ne jette rien… il faudrait faire le vide

– Il faudrait que je change de logement, on trouve que mon logement se dégrade

– J’ai hébergé des gens mais ça a mal tourné…

– Il m’arrive de dormir dehors

Aujourd’hui existent diverses possibilités pour combattre la tendance à négliger son domicile. Il est possible d’habiter une chambre, un logement, seul, ou à plusieurs, avec ou sans aide. Des aides à domicile sont possibles. Elles sont fournies par la famille, les services sociaux ou psychiatriques.

Voir aussi dans Psyway :

Droits et devoirs du locataire 

Équiper son logement

Je cherche un logement

L’accompagnement médico-social

Une institution à part : Les chantiers thérapeutiques de l’Hôpital saint Anne à Paris

4 – DÉPENSE D’ARGENT

Les dépenses d’argent excessives, c’est par exemple gaspiller l’argent en achats compulsifs, vivre au dessus de ses moyens. Ce peut être le donner à n’importe qui, le « flamber ». Et tout cela, même si cela nuit à la vie quotidienne ou à celle de l’entourage qui en pâtit.

1

Pas de dépense d’argent excessives (même si une petite aide de l’entourage est nécessaire)

– J’invite des ami-e-s, qui me le rendent bien

– Je suis parfois un peu limite avec l’argent, mais mes parents m’aident un peu.

– On a une bonne entente à ce sujet avec mon-ma conjoint-e

– Je m’organise bien, ou je me débrouille bien avec mon argent (ce que je gagne, ou bien l’AAH que je reçois, ou bien un peu d’argent que me donnent mes parents….)

– Je suis soutenu-e par mes parents pour gérer mon argent, et comme ça, ça va

– Mes parents m’aident bien

2

C’est vrai,  je dépense trop l’argent

– Je dépense beaucoup, je ne fais aucune économie

– J’ai du mal à compter, je gaspille

– Heureusement qu’on m’aide

Je suis aidé-e pour ne pas dépenser trop l’argent, rester en équilibre (je suis d’accord, ou je ne suis pas tellement d’accord, mais je m’y fais)

– On me dit que c’est indispensable que je sois aidé-e pour un budget (ou on me dit que mes dépenses habituelles ne sont pas des priorités)

–  Je n’ai pas fait les démarches pour avoir une allocation, ma carte de transport…

– On m’a mis-e sous curatelle (j’étais d’accord, ou bien : je n’étais pas d’accord)

–  Mon curateur m’aide bien

3

Je dépense tout mon argent, je n’en ai jamais assez

– Mes dépenses, c’est tout, tout de suite

– Je fais des dettes

– Le curateur a du mal avec moi

– Je n’accepte pas le curateur, mais on me dit que c’est indispensable

– Le curateur s’occupe mal de mon argent

Je ne peux rien dépenser, je ne veux rien dépenser

II - CHANGEMENTS DES INTÉRÊTS ET RELATIONS DANS LES TROUBLES PSYCHIQUES

5 – REPLI SUR SOI, RETRAIT, ISOLEMENT

Le repli sur soi créé un certain isolement relationnel, une réduction des intérêts ou des activités habituelles.

Le repli sur soi peut être évident, ou ne pas se voir. Dans ce dernier cas, le moindre intérêt pour les relations ou les activités habituelles, le détachement, le désinvestissement ne sont ressentis que par la personne qui en souffre.

1

Repli sur soi absent

Repli sur soi faible. C’est vrai, je suis moins présent-e

– Je suis trop concentré-e sur mes soucis, je pense trop à mon angoisse

– J’ai du mal à me concentrer, ma mémoire n’est pas terrible en ce moment

– La lecture ? Je me concentre plus difficilement

– J’ai du mal à regarder un film jusqu’au bout

– Avec mes ami-e-s, je me sens décalé-e

– Je préfère être seul-e

2

Repli sur soi bien présent

– Tout-e seul-e (ou si on ne me pousse pas), je ne fais rien

– Je regarde un peu la télé

– J’ai moins de loisirs qu’avant, je sors très peu

– Les contacts avec les autres? J’en ai peu

–  J’ai moins d’ami-e-s qu’avant

3

Retrait, détachement, repli sur soi important

– Je ne fais plus rien (travail, loisirs)

– C’est sur mon lit que se passe la journée

– Je ne vois plus personne

– Je ne sors plus, je n’ai pas où aller

– La télé ? Je ne la regarde plus

– Le pire, c’est que je me sens coupé-e de tout

– Quel jour nous sommes? Je ne sais pas

– Je vis la nuit (jeux vidéo, internet)

– C’est le vide

6 – SENTIMENT DE VIDE INTÉRIEUR

Ce sentiment de vide intérieur rend difficile de parler de soi, de son passé, de sa maladie.

Ou bien cela devient épuisant, les pensées, les sentiments semblent lointains, confus, insaisissables. Ainsi, il peut devenir pénible de simplement communiquer avec quelqu’un.

1

Sentiment de vide intérieur absent ou facilement combattu par la discussion avec quelqu’un

– J’aime bien discuter avec quelqu’un

– Je trouve que la psychothérapie est importante,

– Les étapes de ma maladie, ou de ma vie, j’y repense

– Je rêve la nuit, je peux le raconter (médecin, soignant, proche)

– J’aime bien rire

– Des fois je souris de moi-même

– Ça me fait plaisir de lire, ( ou de voir un film, dessiner, peindre, ou autre)

– Je ne suis pas toujours d’humeur, mais si je suis en confiance, ou avec quelqu’un que j’aime bien, je parle de moi

2

J’ai du mal à ressentir et exprimer mes pensées, mes sentiments, mes émotions

– Je n’ai pas d’idées

– Si on me pose des question assez précises, je préfère, ça va mieux. – Je ne sais pas (je ne sais plus) expliquer

– Les sentiments ou les émotions? Je ne sais pas …

– J’ai l’impression que je n’ai pas de sentiments, d’émotions

– J’oublie tout

– Les soignants me contrarient par leurs questions, ils ne peuvent pas me comprendre

3

Je me sens vide

– Je ne pense pas

– Il ne faut pas me poser des questions, je n’aime pas ça

– Je n’ai rien à dire

– Je ne veux pas qu’on me parle

– Si je parle, je pars dans tous les sens, je suis embrouillé-e

– Je crois qu’avant, je ne pouvais plus parler du tout, je ne communiquais plus…

7 – NARCISSISME, IMAGE DE SOI

Le narcissisme, l’image de soi sont deux dimensions essentielles car elles concernent l’estime, l’intérêt, l’amour que l’on se porte à soi-même.

Les troubles psychiques peuvent modifier le narcissisme de façon importante

1

Je trouve que je n’ai pas trop d’ego

– J’aime bien échanger

– Ça m’encourage si on m’écoute

– Je peux parler de mes troubles (ou de moi), mais ça m’intéresse aussi d’écouter les autres

– Je sais que je suis malade mais ça ne m’empêche pas de communiquer avec les autres

2

J’avoue que je suis assez centré-e sur moi-même

– Le regard des autres me dérange

– J’avoue que je suis susceptible

– Il faut qu’on me rassure tout le temps

– J’ai toujours peur d’avoir des maladies. Je ne suis pas sûr-e qu’on me prenne au sérieux

Ou bien : à la réflexion, je crois que j’ai un ego surdimensionné 

– Je pense souvent qu’on ne m’aime pas, qu’on est contre moi

–  On ne me croit si je dis que j’ai des maladies

– Je suis gêné-e par les autres

– On me dit que je suis égocentrique, j’ai du mal à me faire des amis

– J’ai l’impression qu’on me fuit

– On me dit que mes projets ne sont pas réalistes, je ne suis pas aidé-e

– J’ai l’impression qu’on s’approprie mes idées

3

Je n’ai besoin de personne, les autres ne me servent à rien (surestimation, narcissisme excessif excluant l’amitié pour les autres, source de sentiment de persécution)

– Les autres veulent tout savoir sur moi

– Tout le monde me regarde

– On est jaloux de moi

– Je suis supérieur-e aux autres

Ou bien : je suis peut-être mégalomane ?

– Mes parents me mentent quand ils disent qu’ils sont mes parents

– On me vole mon identité

– Je suis le/la plus nul-le dans tous les domaines

– Les autres essaient de m’imposer leur façon de voir, ils ne me comprennent pas, ils me jugent

8 – HALLUCINATIONS, VOIX, DÉLIRES

La conscience que l’on a de ses voix, hallucinations, délires, évolue dans le temps. On peut les sentir moins présents, ou mieux maîtrisés.

1

Pas de voix, hallucinations, délires

– Je me suis souvent senti-e très mal, mais jamais avec des voix ou du délire

– Avec des drogues, oui, j’ai déliré, j’ai même été parano, mais maintenant c’est fini

– J’ai eu des moments de schizophrénie, mais maintenant je n’ai plus de voix, de sensations anormales, de visions, je ne délire plus

Voix, hallucination, délires qui persistent mais ne sont plus envahissants

– J’ai toujours des voix (ou des délires) mais ça ne me fait plus souffrir

– Mes voix ont attiré mon attention sur un problème (ex: manque de confiance, maltraitance), et maintenant j’essaie de le résoudre

2

Sensations délirantes ou hallucinatoires nettes. Mais elles n’empêchent pas une perception suffisante de la réalité et de soi-même. Prise de distance, possibilité d’en parler

– J’ai par moments des voix (ou des phrases qui se répètent, des pensées qui viennent toute seules)

– On me regarde dans la rue, on fait des allusions

–  On me bouscule, ou je sens qu’on me suit (dans la rue)

– J’ai l’impression que les autres, les soignants parlent de moi

– C’est bizarre, je rencontre toujours les mêmes personnes

– Je me demande si c’est des voix ou les voisins

– Il y a des choses qui disparaissent, ça me fait bizarre, c’est étrange

– Avec mon médecin (ou avec les soignants), j’ai parlé avec mes voix (ou : de mes délires)

– Les voix sont bien là, mais ça ne m’empêche pas de vivre, je suis habitué-e, je n’y fais plus attention, (ou : j’essaie de ne pas y faire attention)

– J’essaie de parler avec mes voix, j’ai des trucs  pour les atténuer

3

Voix, délires, hallucinations envahissantes

– Je suis toujours dans mes voix, mes délires, j’ai des paranoïas…

– On m’envoie tout le temps des signes

– Les autres (le monde, tel ou tel objet), ça n’existe plus, ce n’est plus comme avant.

– Personne ne veut me croire

– On n’a jamais voulu m’écouter, ni me croire…

9 – RELATION AUX AUTRES MODIFIÉE PAR LA MALADIE

Les troubles psychiques perturbent, ou même modifient les relations avec les autres. Après une période prolongée de repli, une ou plusieurs crises fortes ou prolongées, ai-je retrouvé des contacts, des relations, une vie sociale, comme avant?

1

Relations normales, tranquilles

– En famille ou en couple

– Avec des amis

– Pendant une activité culturelle (ou artistique)

– À l’occasion de loisirs

– Lors d’un travail (professionnel, bénévole)

Relations apaisées : je vais mieux, j’ai retrouvé

– Des loisirs comme avant, mes amis (pas forcément tous), ma vie de couple, mon travail, mes activités dans un club, etc.

– Cependant, je n’ai pas retrouvé tout cela

– C’est un peu moins qu’avant

2

Les relations, ne sont pas comme avant

– Je connais des gens de l’hôpital

– À part ici (hôpital, lieu de soins)  je ne vois personne (ou presque personne)

– Je n’ai pas envie qu’on soit trop proche de moi, « chacun chez soi », je reste à part, c’est mieux

– Je préfère être en groupe, des relations un peu à distance ça me va

– Une seule personne me comprend, et on se voit (plus ou moins souvent). J’ai rencontré cette personne récemment

Ou bien : les relations sont très difficiles, compliquées

– J’ai un-e ami-e, mais ça me pose beaucoup de problèmes… ça n’est pas facile

– On m’embête, ou on profite de moi, je le supporte

– J’ai été amoureux-se d’un homme ou d’une femme, mais ça a posé des problèmes assez sérieux

– Les autres se plaignent de moi, je les fais souffrir

– J’ai du mal à me protéger des autres

3

Je préfère rester seul-e, ne voir personne. Ou bien : je préférerais ne voir personne

Vécu très pénible de la présence des autres, en milieu de soins par exemple

– Je n’ai pas envie d’être là (un club, un lieu de soin où il y a des personnes malades psychiques), les autres sont très malades, ce n’est pas ma place ici

– Les autres me gênent, ils n’existent pas pour moi

– Je ne veux pas qu’on m’embête… Qu’on me fiche la paix, à la fin!

Relations pénibles pour les autres en ma présence

– Ils me font sentir (ou ils disent) qu’ils ne m’aiment pas

– Les autres disent que je ne les écoute pas, que je les embête, que je les colle. Ils m’envoient promener

– J’ai flashé sur un homme ou une femme, mais ça a empiré ma situation

– Je me suis fait plusieurs fois avoir (relations, argent, logement). On profite de moi, c’est révoltant

– J’ai failli en venir aux mains

Les autres n’existent pas

3 - SOLIDITÉ OU FRAGILITÉ DE L'ÉQUILIBRE PSYCHIQUE

10 – DÉPENDANCE, EMPRISE

Les relations en famille peuvent être très perturbées par la souffrance psychique d’un seul de ses membres.

En effet, la recherche de relations fusionnelles, passionnelles, violentes, peuvent être une façon de se protéger d’un malaise profond, de le combattre, de le refouler. C’est la souffrance de l’entourage qui devient le signe du malaise.

1

Relations de bonne entente

– Je m’entends bien (ou très bien) avec mes proches

– On se voit souvent (ou de temps en temps), c’est important, ça se passe bien

– On s’appelle de temps en temps régulièrement

– Ça été un peu difficile par périodes (par exemple l’adolescence), mais maintenait c’est bien

2

Relations de dépendance mutuelle nettes mais positives

– C’est ma mère, mon père (ou autre) qui m’apporte les courses, qui me donne mon argent, du linge, etc.

– Ça m’énerve, j’aimerais me débrouiller tout seul, mais heureusement qu’ils sont là

– On s’appelle tout le temps

– Mes parents me laissent parfois seul(e), ils prennent un peu de vacances

3

Fortes relations d’emprise ou de dépendance mutuelle

– On est tout le temps ensemble, on ne peut pas se séparer

– On ne se comprend pas, entre nous on n’y comprend plus rien

– Ils veulent toujours me mettre le grappin dessus

– Mes proches, ils disent qu’ils veulent m’aider, mais ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas

– Il y a des disputes permanentes (à tout propos), c’est la zizanie

– Mes parents ne veulent plus me voir (ou : on ne peut plus se voir) sinon ça dégénère

– Mais en même temps, on se retrouve toujours au bout d’un moment. On ne reste jamais longtemps loin les uns des autres

– Mes parents sont d’accord que le traitement ne sert à rien, il me fait du mal plutôt (le traitement est le bouc émissaire d’une relation familiale fusionnelle)

Voir aussi dans Psyway :

Famille, aidants, un lien essentiel

11 – DIFFICULTÉ À VIVRE SEUL, AUTONOMIE

La souffrance psychique peut mettre à mal ce sur quoi s’appuie une vie autonome (le travail, les relations, les loisirs, etc.)

Une crise psychique nécessite le plus souvent une aide ou des soins, ce qui réduit l’autonomie.

1

Je vais beaucoup mieux, progressivement

– Quand je ne me sens pas bien, c’est plus difficile, mais je me débrouille

– Quand je ne me sens pas bien, on s’organise avec mon conjoint ou ma conjointe

– Je me débrouille seul-e (pour le logement, mes courses, ma vie quotidienne), mes parents m’aident aussi de temps en temps.

– J’ai besoin d’une aide de soignants de temps en temps.

– Je suis sorti-e de mes troubles,  j’ai repris des relations et des activités au dehors

– On me propose de retravailler à temps partiel

2

Je veux être autonome, mais c’est difficile, je n’y arrive pas

– On me conseille d’y aller pas à pas

– Il vaut peut-être mieux ne pas « mettre tous ses œufs dans le même panier » : c’est mieux d’avoir plusieurs interlocuteurs

– Je cherche à arrêter mon traitement, mais je dois l’accepter quand même

– Je passe un nuit par semaine chez mes parents (ou chez un-e ami-e…)

– J’ai le projet de rependre mon travail. On me dit que ça devrait être à temps partiel, ce qui ne me convainc pas

– Cette dépendance m’insupporte. Je ne veux pas être traité-e comme un-e enfant (les parents et l’hôpital c’est pareil, ils me prennent pour un enfant)

– Je préfère aller à l’HDJ et au CATTP ( ou SAVS….), ça me soutient

– Ça se passe bien avec mon curateur

3

Fort sentiment d’incapacité ou d’effondrement

– J’ai trop d’angoisses pour sortir, ou pour reprendre ma vie normale

– Trop de difficultés cognitives, je me traîne, etc.

– Je ne vois personne, je ne vois pas comment je pourrais travailler, etc.

Proclamation d’autonomie et refus de la dépendance et des soins

– Les médecins me gardent  à l’hôpital mais je dis que je n’ai rien à faire ici : je pense que je dois être chez moi.

– On m’oblige, mais je n’ai besoin de personne ( famille, hôpital, VAD)

– Je suis enfermé, on m’empêche de vivre

12 – MOMENTS DE CRISES RÉCENTES OU DE RECHUTES

 Y a-t-il eu des des moments de crises, des rechutes, ou bien mon état est-il stable la plupart du temps depuis plus de six mois?

1

Pas de rechutes, stabilité

– Ça fait longtemps que je n’ai pas été hospitalisé-e, plus de 6 mois

– Mes hauts et mezs bas nesont pas graves, mon traitement me va

– Je me sens assez stabilisé-e

– J’ai repris mes activités normales

2

Une crise ou rechute de temps en temps, bien contrôlée par le traitement et les soins

– Il y a moins de 6 mois, il y a eu une crise, un « moins bien » très net

– J’ai été hospitalisé-e

– On a ré-augmenté mon traitement

– Il a fallu changer mon traitement

– J’ai dû reprendre une prise en charge plus importante (entretiens, psychothérapie, fréquentation d’un groupe institutionnel, suivant les situations)

3

Crises ou rechutes fréquentes

– Je ne me sens pas stabilisé-e

– J’essaie d’arrêter les traitements, mais chaque fois, ça ne va pas

– On me serine pour que je prenne un traitement

Les rechutes fréquentes peuvent être liées à un déni des troubles et/ou à un abandon prématuré des soins et  traitements

– Mes soignants disent que je ne suis pas stabilisé-e

– Mon entourage dit que je ne suis pas stabilisé-e

– Je crois surtout que ce sont les traitements qui me rendent malade, je les arrête, on m’oblige à les prendre

– J’ai eu plusieurs hospitalisations (par exemple) dans l’année

Voir aussi dans Psyway :

Lithium et rechutes de biplolarité

13 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET CHANGEMENTS

Après une crise psychique, la possibilité de vivre certains changements est un bon indice d’une solidité psychique retrouvée.

1

Changements en cours, éventuellement partiels, initiés par la personne concernée ou acceptés par elle

On a changé (ou j’ai changé)

– d’appartement

– de traitement

– de travail

– d’activités, etc.

J’allais mieux, on a un peu hésité, mais ça se passe bien

2

Changements progressifs, éventuellement par essais successifs. 

– Mon psychiatre veut baisser mon traitement, ou bien…

– Mon équipe voudrait que je change (de logement, par exemple…), ou bien…

– C’est moi qui aimerait bien ces changements (dans mon logement, ou dans mon traitement par exemple)

– J’y pense mais pas tout de suite

Ou, autre formules :

–  «Il faut aller doucement »

– « Il faut aller doucement, parce que l’autre fois,…(par exemple : j’ai été angoissé-e, finalement ça n’a pas marché, etc…)

– Je veux bien faire (ou refaire) un essai

– Il faut refaire un essai mais j’hésite, il faut attendre un peu…

3

Pas de changement immédiat en vue. Tentatives de changement prématurées ou liées à un certain déni des troubles

– Je n’arrive pas à me stabiliser

– Je ne veux pas de changement, ça va comme ça

– C’est à ‘occasion de changements que j’ai eu des crises psy…, (ou: que j’ai rechuté)

– On me dit que c’est parce que j’ai voulu changer ceci ou cela que j’ai rechuté, que j’ai eu une crise, mais j’ai des doutes

– J’ai eu des crises psy…, ou j’ai rechuté… Pour l’instant il ne faut rien changer, c’est ce qu’on me dit, bien que je n’y croie pas

Voir aussi dans Psyway :

Baisser le traitement?

Le soutien familial

14 – CONSCIENCE DES TROUBLES PSYCHIQUES

La conscience des troubles psychiques et la connaissance qu’on en a permettent de mieux comprendre le traitement, ou une aide, et d’en tirer profit.

1

Conscience des troubles psychiques

– Je vois bien que ça ne va pas

– Ce dont je me rends compte c’est que je souffre de trop de pensées, ou de pensées  gênantes, ou choquantes, ou de voix, c’est difficile

– Je me rends compte que j’ai du mal à faire des projets, à construire des projets

– Rencontrer des soignants, des accompagnants…, d’être dans un lieu d’accueil  (ou de soins), c’est important pour moi, ça m’aide

– D’être aidé-e par mon entourage, cela m’aide

2

Conscience des troubles partielle, variable ou fluctuante

– Je ne sais pas très bien ou j’en suis. Je ne sais pas si ça m’apporte quelque chose d’avoir des soins, ou d’être dans un lieu de soins

– Moi, ce que je veux, c’est travailler (ou : reprendre des études), avoir une vie normale

–  On me dit que l’essentiel est que je me soigne pour l’instant, mais je ne me rends pas bien compte

– Les traitements me font peur, je les oublie, les soignants (ou mon entourage) me rappellent à l’ordre

– J’oublie les rendez-vous, des activités qu’on me propose

– Peut-être que je n’ai pas confiance, je ne sens pas si ça m’apporte quelque chose

– Je doute que ça m’apporte quelque chose

– Je ne crois pas vraiment ce que les médecins m’expliquent (ou les soignants, ou l’entourage)

3

Non conscience des troubles, refus de soins

– Ma place n’estpas ici (hôpital, lieu de soins)

– Je n’ai pas de problèmes, je n’ai rien à dire

– Les autres sont malades (ou handicapés)

– Ça ne m’aide pas à m’en sortir

– Je suis forcé-e de me soigner, mais ce n’est pas pour moi

– Je n’ai pas envie de venir (en hôpital de jour, CATTP…)

– Ça me fait du mal de venir ici (hôpital ou lieu de soin)

Dans tout les cas, la conscience des troubles psychiques, leur reconnaissance indique une plus claire conscience de soi-même et le fait que l’on va mieux, et  cela facilite les soins. C’est cette coopération à ses propres soins que l’on appelle l’alliance thérapeutique.
Voir aussi dans Psyway :

Déformations de l’image de soi

15 – DÉPRESSION, MOMENTS « UP », AGITATION

Les troubles de l’humeur, et surtout la dépression sont très fréquents. Ils peuvent compliquer d’autres troubles psychiques, et de nombreuses situations pathologiques.

1

Pas de trouble de l’humeur

– Ça m’arrive d’être triste ou gai-e, mais c’est pour certaines raisons que je peux expliquer. C’est un moment, comme ça

– Les traitements contre la dépression, ou contre la bipolarité ne sont pas nécessaires

2

Présence de dépression

– Je suis déprimé-e

– Je ne suis jamais bien, c’est une souffrance

– Dans certaines circonstances, je me suis senti-e excité-e, « up », « speed »

– On me trouve excité-e, « up », « speed »

– Je prends un traitement quand je suis déprimé-e, ou excité-e, ça m’aide

3

Troubles de l’humeur marqués

– J’étais déprimé-e, au fond du gouffre… Idées noires, je pensais que j’étais fichu-e, que ça n’irait jamais mieux… J’ai eu des idées de suicide

– Ou bien, j’étais excité-e, énervé-e, agressif-ve, je ne dormais plus, mes idées allaient dans tous les sens…

– Je prends un traitement pour la dépression (ou l’excitation)

– Je prends un traitement thymorégulateur

16 – EN CONSTRUCTION

1

2

3

17 – ÉTATS D’ANGOISSE

On ressent plus ou moins fortement l’angoisse : en effet, cela peut aller du malaise à la sensation qu’on va mourir, qu’on va devenir « fou ».

En plus du ressenti de l’angoisse, la façon dont on arrive la surmonter donne également une idée de son intensité.

1

Angoisse modérée

– Je ressens une angoisse modérée, que je maîtrise

– Quand je sens que je suis angoissé-e, je trouve le plus souvent une solution

– Je prends un médicament

– J’ai besoin de parler à quelqu’un, ça me calme

–  Je fais quelque chose qui me calme (marcher, s’allonger, etc.)

2

Angoisse débordante

– Je suis débordé-e par l’angoisse, j’ai des angoisses somatiques (peur de mourir, de devenir fou (folle) par exemple), il faut que je fasse quelque chose tout de suite

– Parler à un professionnel…

– Prendre des médicaments complémentaires (des « si besoin »)

– Ça arrive trop souvent

– Ça m’énerve que mon entourage ne réponde pas tout de suite

– Je prends de l’alcool ou du cannabis (par exemple)

3

Angoisse intense, incoercible

– L’angoisse est tellement forte que les médicaments ne font rien

– En situation d’angoisse, les professionnels ne m’aident pas vraiment :

– Je m’assomme avec de l’alcool

– Je me fais du mal, je suis agité-e

– Des fois ça se continue en sensations psychotiques, en délire

– Il n’y a que les neuroleptiques qui me calment

4 - TROUBLES PSYCHIQUES ET VIE SOCIALE

18 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET BUDGET

L’équilibre psychique peut perturber la gestion du budget. Et inversement, la précarisation financière précarise l’état psychique.

1

Je gère seul mon argent (autonomie)

La gestion du budget est correcte sans intervention de personne extérieure. Je me débrouille bien, on peut dire que mon argent est bien utilisé. Ça ne pose pas de problème. C’est difficile mais je fais un peu d’économies. Pour trouver des choses moins chères (nourriture, vêtements…), je me débrouille.

2

Je me fais aider pour gérer mon argent (participation, procuration)

– Je ne m’en sors pas tout-e seul-e, je me fais aider

– Quelqu’un m’aide (dans ma famille, dans mon institution de soins…), et c’est bien, je lui (leur) fais confiance (procuration).

– J’ai une Mesure d’Accompagnement Social Personnalisé (MASP ) pour m’aider.

3

Quelqu’un veille de près pour ma gestion de l’argent

– Tout-e seul-e, je risque de dépenser un peu n’importe comment, ou de n’avoir aucun argent de côté, ou de dépenser toutes mes économies

– J’ai une curatelle simple

4

Protection dans la gestion de l’argent

– Des parents, ou des proches gèrent l’argent, ou un curateur, une association tutélaire

– Tout-e seul-e, je ne m’en sors pas

– Je trouve que je m’en sors pas mal, mais mes proches trouvent le contraire et m’imposent une surveillance, des limites pour la gestion de mon argent

– J’ai une curatelle renforcée

– J’ai une tutelle

18 bis – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET DROITS SOCIAUX

Les troubles de l’équilibre psychique peuvent rendre difficile les démarches indispensables au maintien de ses droits sociaux.

1

Je fais seul les démarches qui me sont nécessaires

– Je me débrouille bien tout-e seul-e (gestion efficace sans intervention extérieure)

– Des fois, ma famille ou mon assistante sociale m’aident quand c’est compliqué (ponctuellement)

– Cette aide m’aide bien de temps en temps

– Une aide de mon entourage ou des soignants m’a bien aidé-e de temps en temps

2

Je gère mes démarches, mes « papiers » en me faisant aider par quelqu’un (participation, procuration)

– Quelqu’un m’aide, parce que je ne comprends pas tout dans les documents qu’on me demande, et c’est bien

– Je vais voir régulièrement mon assistante sociale, parce que je ne m’en sors pas seul-e

– Je préfère que ce soit quelqu’un de mon entourage, ou mon assistante sociale qui m’aide pour classer mes papiers, ou pour telle ou telle démarche (procuration)

3

Besoin d’aide pour la plupart des démarches administratives

– C’est mon assistante sociale qui fait les papiers

– Quelqu’un de la famille fait les papiers

  • tout-e seul-e je n’y comprends rien, ou bien je mélange, je m’embrouille
  • tout-e seul-e, ça s’accumule, ou je ne m’en occupe pas

– Heureusement qu’il y a la curatelle, ou que la famille m’aide

4

Protection dans la gestion des démarches et droits sociaux

– Ma famille (ou bien mon assistante sociale) gèrent mes papiers. Ils ne veulent pas que je m’en occupe

– On m’oblige à voir quelqu’un pour les papiers

– Il faut me cadrer pour les papiers

– J’ai perdu mes papiers (plusieurs fois), je ne m’en occupe pas

– Mon curateur (ma curatrice) s’occupe des papiers,

– Mon tuteur (ma tutrice) s’occupe des papiers

19 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET LOGEMENT

L’équilibre psychique peut conditionner le mode de logement, la façon d’habiter : besoin de présence, d’aide financière, d’un hébergement social, par exemple.

Et inversement, une précarité du logement affecte l’état psychique.

1

Je vis seul ou en couple, ou en colocation dans mon logement, sans problème ou avec une aide de temps en temps 

– J’habite un logement personnel (propriété ou location). J’y réside, et ça se passe bien.

– Je vis avec un(e) compagnon (compagne), ou en colocation, nous nous organisons, RAS

– Par exemple faire la vaisselle, faire les courses, sortir les poubelles, j’en fais mon affaire au quotidien

– Une personne m’aide dans ces tâches du quotidien. Je la paie pour ce travail

– Je vis seul-e, mais mes proches m’aident de temps en temps (par exemple pour m’aider à meubler, ou à faire un grand ménage, ou de grandes courses, etc.)

–  Quelquefois je retourne en famille, seul-e c’est trop long

2

Une certaine aide permet d’habiter un logement; même si ce logement est collectif 

– On m’aide pour habiter un logement personnel : des proches, des aides à domicile interviennent.

– Je cohabite dans un appartement associatif. Celui-ci peut être géré par une association, les services sociaux ou psychiatriques

– J’habite une résidence accueil (logement personnel accompagné)

3

Je ne vis pas seul-e, je vis en foyer, je suis hébergé-e

– Ce sont des proches qui me logent

– J’ai une chambre dans un foyer

– Je vis dans un appartement thérapeutique

–  Mon loyer est aménagé

– Je ne paie pas de loyer

4

Mon équilibre psychique est trop fragile. Je suis protégé-e (ou encadré-e) pour avoir un logement

– Je suis à l’hôpital pour une longue période. C’est actuellement mon vrai lieu d’habitation, même si j’ai un lieu d’habitation eu dehors de l’hôpital.

– C’est une famille d’accueil qui m’héberge. Ou bien je suis en hébergement familial thérapeutique.

Voir aussi dans Psyway :

Besoin d’aide pour le logement

Une association d’entraide : l’UNAFAM

20 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET TRAVAIL

Un équilibre psychique suffisant est nécessaire pour travailler. Le thème 20 évalue la difficulté du travail liée à des troubles psychiques, et la situation par rapport au travail.

1

Je travaille en milieu ordinaire

– J’ai toujours travaillé, sauf quelques arrêts

–  Emploi en milieu ordinaire

– Situation aménagée en milieu ordinaire (exemple temps partiel)

– J’ai eu des arrêts assez nombreux, mais j’ai toujours gardé mon (ou mes) emploi(s)

2

J’ai besoin d’une aide, d’un milieu de travail particulier 

– Je dois rester en CLD, ou en CLM tant que je ne vais pas mieux

– Emploi protégé (par exemple aidé par une organisation particulière du travail (amicale, familiale, ou équivalent)

– Atelier protégé

– ESAT (pour des personnes bénéficiant de la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH)

3

Travail pour se réhabituer, se concentrer, travailler en équipe, se réadapter. Besoin d’un encadrement médico-social pour travailler

– Atelier thérapeutique organisé par la psychiatrie

– Travail avec un rythme adapté,  avec des pauses si besoin, des conseils répétés si besoin, climat affectif ou relationnel favorable, non stressant

– Travail pour se réhabituer, avec des amis, en famille, même bénévole

4

Je ne travaille pas

– J’ai une AAH, une pension d’invalidité et je ne pense pas à retravailler

– Je ne me sens pas (plus) capable, je n’ai pas (plus) la force de travailler

– Le travail ne m’intéresse pas (ou plus). Je n’ai pas la tête à ça

– Je ne peux pas (ou plus)  travailler : la pression est insupportable

– Un emploi en dessous de mes compétences est impossible pour moi

21 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET VIE QUOTIDIENNE

Un équilibre psychique perturbé peut rendre pénible la vie quotidienne :  faire les courses, préparer un repas, ranger ses affaires, s’occuper du linge, etc.

1

L’équilibre psychique permet d’assumer les tâches quotidiennes seul-e ou avec une aide modérée 

– J’entretiens seul-e mon logement, ma chambre

– Je m’occupe moi-même des courses, des repas, du ménage, du linge…

–  Pour les courses, je me débrouille, de même repas, ménage, linge…

– Je suis en colocation (ou dans un appartement à plusieurs), et on se répartit les tâches… Ça fonctionne bien

2

L’équilibre psychique permet d’assurer les tâches de vie quotidienne, avec le soutien ou l’aide de quelqu’un d’autre 

– Il faut que quelqu’un d’autre me motive pour faire les choses

– Mon entourage, le SAVS (Service d’aide à la vie sociale), le SAMSAH (Service d’accompagnement médico-social pour adulte handicapé) m’aident bien

3

La souffrance psychique implique une aide pour plusieurs actes de la vie quotidienne

– Je ne m’occupe pas seul-e de mon quotidien

– Il y a une aide (famille, aide ménagère, auxiliaire de vie…)

– Je n’y arrive pas seul-e, je ne m’en sors pas

– Moi, je m’en passerais bien, ça ne sert pas à grand-chose

4

Les troubles psychiques impliquent une protection dans la vie quotidienne

–  Je ne mange pas tout seul chez soi

–  Je suis souvent à l’hôpital , ou bien à l’hôpital de jour

–  Je vis en FAM (foyer d’accueil médicalisé), ou en foyer de vie, ou en foyer d’hébergement, etc…

– Les tâches du quotidien me son timpossibles, je n’arrive à rien faire

– S’il n’y avait que moi, je me débrouillerais seul-e, mais mes soignants disent que j’ai besoin d’une aide

Voir aussi dans Psyway :

22 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET LOISIRS

Un équilibre psychique suffisant conditionne les loisirs, qui sont normalement source de plaisir, de réconfort, d’enrichissement.

La souffrance psychique peut laisser sans envie d’avoir des loisirs, dans l’impossibilité d’y prendre du plaisir ou d’y trouver de l’intérêt.

1

J’ai des loisirs seul-e ou avec des ami-e-s ou connaissances 

– Je lis des romans (même si c’est avec un peu de difficulté à se concentrer par exemple)

– Loisirs en centre associatif, en club (cinéma, sorties, télévision, radio, peinture, musique, jeux, etc.)

– J’aime tout ça

– … et j’aime en discuter (avec des amis, avec mes soignants)

2

Loisirs dans un cadre adapté à la situation psychique, ou partagés  

– Par exemple loisirs accompagnés  en groupe, ou encadrés par des professionnels,  médico-sociaux par exemple

– Loisirs dans le cadre d’un SAVS, d’un club thérapeutique, d’un GEM

3

L’équilibre psychique dépend encore largement des soins. Les loisirs reprennent dans le cadre de la psychiatrie, dans un cadre organisé et soutenant ou rassurant

– Exemple, loisirs dans le cadre d’un CATTP,  d’un Hôpital de jour, d’un atelier thérapeutique

4

L’équilibre psychique est trop précaire, il empêche les loisirs : absence ou refus de loisirs

– Je n’ai pas la force

– Ça ne m’intéresse pas, ça ne me dit rien du tout

– Ça n’est pas intéressant

– Je suis trop dans mes soucis, ou dans mes pensées, etc.

5 - RELATION DE LA PERSONNE EN SOIN ET DE SON ENTOURAGE AUX TRAITEMENTS ET AUX SOINS

23 – ÉQUILIBRE PSYCHIQUE ET RELATION À LA FAMILLE

L’équilibre psychique influence les relations avec la famille, et souvent avec l’entourage en général

1

Trop autoritaire, tyrannique, intrusif

– J’ai tendance à imposer mes idées, mon mode de vie à mes proches, parfois en les menaçant

– J’ai tendance à ne pas les écouter

– Je leur demande, parois j’exige de l’argent

– Je veux qu’on me réponse au téléphone de nombreuses fois par jour

2

Equilibre psychique s’appuyant sur une recherche de relations fusionnelles

– Je veux que quelqu’un de la famille soit toujours avec moi

– Volonté d’être toujours avec ma famille (ou avec ma mère, mon père, etc.)

– Il faut que quelqu’un de la famille s’occupe de tout à ma place (repas, linge, etc.)

3

Equilibre psychique nécessitant une prise de distance défensive : je me tiens à distance de ma famille

– Je préfère me tenir à distance, sinon ça se passe mal

– Ça me soulage que mes parents aient déménagé loin d’où j’habite

– Je préfère rencontrer mes proches en présence de tiers (les soignants par exemple), sinon ça se passe mal

4

Equilibre psychique et relations paradoxales à la famille

– Je veux une chose et son contraire : par exemple qu’ils soient là, mais s’ils sont là, très vite je ne supporte plus

– Je ne veux pas qu’on se mêle de mes affaires, même si ce sont mes parents qui doivent intervenir parce que je ne paie pas mon loyer… C’est leur affaire, après tout…

5

Bonne distance

– On se voit de temps en temps, ça me suffit, et à eux aussi apparemment

– En gardant nos distances, ça se passe bien, les échanges sont meilleurs

Autonomie de chacun

– Chacun a sa vie, on se voit, on partage certains moments, ça se passe bien

6

Indécision 

– Je ne sais pas quoi dire : ce n’est pas clair, cette question de mon attitude vis-à-vis de mes parents

– Ou bien c’est autre chose que ce qui est décrit dans le thème : je fais une suggestion, ou des suggestions à Psyway

24 – RELATION DE LA FAMILLE À LA PERSONNE EN SOIN

La famille peut avoir une attitude variable face aux troubles psychiques d’un des leurs, de même que les proches :  compréhension, rejet, incrédulité, etc.

1

Les attitudes de la famille face à la personne en soins sont trop autoritaires, tyranniques, intrusives

– Ils veulent m’imposer leurs idées, leur mode de vie

– Ils ont tendance à ne pas m’écouter, ils ne me croient pas (par exemple si je dis que je suis malade, que je dois prendre des médicaments, que je ne peux pas travailler)

– Mes parents veulent m’imposer un psychiatre que je n’ai pas choisi, etc…

– Ils me téléphonent tout le temps, ils me surveillent, même si mon état est stable depuis bien longtemps

2

Les attitudes de la famille avec la personne en soins sont fusionnelles, symbiotiques

– Il faut que je sois toujours avec ma mère, mon père… Je ne peux pas respirer

– Ils me téléphonent tout le temps

3

Distance défensive : la famille se tient à distance de la personne concernée

– Je crois qu’ils se méfient de moi

– Ils ont peur de moi, je leur fais peur, il faut dire que j’ai été violent-e avec eux

– Ils ont peur de moi, je leur fais peur, je ne comprend pas pourquoi

– Je crois qu’ils ne me supportent pas, (ou bien) qu’ils ne me supportent plus, qu’ils ne veulent plus me voir

4

Attitudes paradoxales de la famille vis-à-vis de la personne en soins : ils veulent une chose et son contraire

– Des parents souhaitent que leur enfant malade psychique se calme. Mais si les médicaments amènent ce calme, ils ne le supportent pas. Alors, ils suggèrent de baisser le traitement, voire ils critiquent le psychiatre prescripteur ou l’équipe soignante, ils disent qu’on fait de leur patient « un légume », etc.

– Une mère veut que son fils soit autonome. Mais s’il se débrouille un peu plus seul dans la vie quotidienne, elle dit qu’elle peut maintenant partir vivre à la campagne. Pourtant, elle sait que ce fils a besoin d’elle. Ce dernier s’affole, l’angoisse reprend, et on revient « à la case départ »

5

Bonne distance apparente

– On se voit de temps en temps, ça me suffit, et à eux aussi apparemment

– En gardant nos distances, ça se passe bien, les échanges sont meilleurs

– On se voit de temps en temps, ça semble les rassurer et les contenter

Autonomie de chacun

– Chacun a sa vie, on se voit de temps en temps, c’est agréable et ça se passe bien

– Ils respectent mes choix de vie ou de soins

– Ils acceptent ma maladie

6

Indécision

Je ne sais pas quoi dire : ce n’est pas clair, cette question de l’attitude de mes parents vis-à-vis de moi

Voir aussi dans Psyway :

25 – RELATION DE LA FAMILLE AU DISPOSITIF DE SOINS

L’attitude de la famille vis-à-vis des soins psychiques est variable, et peut évoluer dans le temps.

1

Contribution de la famille à l’alliance thérapeutique

– L’action de la famille soutient de façon compréhensive l’action des soignants (synergie)

– Ces proches sont attentifs à la vie quotidienne de la personne en soins, elle l’aide assez souvent, sans empiéter sur l’alliance thérapeutique du patient lui-même

– Ils sont également attentifs aux traitements, veillent à la prise des médicaments ou au suivi des consultations. Ainsi, l’alliance thérapeutique de la famille va dans le même sens que l’alliance thérapeutique de la personne en soins

– La famille ne laisse pas la personne concernée seule, elle est présente

– Elle a un échange avec les soignants, ils la contactent quand ça a l’air d’aller moins bien

– Mes parents ont donné des précisions sur mon parcours, sur ma vie quotidienne

La famille a une attitude mesurée qui permet le traitement

– La famille est présente, elle tient compte des avis des soignants, mais elle ne s’implique pas de façon très personnelle

– Les proches sont présents si besoin, par exemple pour surveiller certains changements de traitement, pour donner des infirmations utiles au traitement

2

La famille reconnaît la pathologie, ne s’implique pas personnellement dans les soins, mais les accepte

– Les parents font confiance aux médecins mais s’impliquent peu dans le traitement (délégation)

– Les proches ne font pas vraiment confiance au traitement mais ils acceptent parce qu’ils ne trouvent pas mieux

– La famille accepte les soins avec une certaine résignation, ou la main forcée : « Dans ma famille, ils ne savent plus comment faire avec moi, alors ils me laissent faire comme je veux avec mes soignants. Mais peut-être qu’ils ne sont pas d’accord. Parfois j’ai l’impression qu’ils ne comprennent rien à ma maladie. »

Indifférence ou éloignement de la famille

– Ils se tiennent à distance du traitement et des soins

– Ils ont l’air de s’en désintéresser. Mais si mon psychiatre les appelle, ils viennent parfois à un rendez-vous

3

Rapport d’opposition de la famille aux traitements psychiatriques, pouvant mettre les thérapeutes en difficulté

–  Mes (mon) parent(s) téléphone(ent) sans arrêt à l’équipe, les soignants en ont assez. Pourtant, les soignants les avaient bien accueillis

–  Ils se méfient beaucoup du traitement, ils les critiquent, ils veulent me faire changer de psychiatre consultant. Ils ne supportent pas que j’aie une relation avec des personnes qu’ils n’ont pas choisies eux-mêmes

–  Mes proches disent que le traitement ne sert à rien

–  Pour eux, même, « le traitement rend malade »

– Ils ont des interventions contradictoires qui font que le traitement ne peut pas se dérouler de façon stable

–  Ils ne veulent pas voir les psys, ils se tiennent loin en dehors, ils se sentent persécutés par les psychiatres si on cherche à les contacter

–  Les attitudes négatives de mes parents vis-à-vis des soins, ça me culpabilise et me perturbe dans mes soins

26 – RELATION DU PATIENT AUX SOINS

Mon rapport aux soins, aux traitements psychiatriques est-il confiant, réservé, contraint ?

1

Alliance thérapeutique : la personne concernée ressent le besoin de soins, d’un traitement (médicamenteux, psychothérapeutique, etc.)

– J’ai trouvé un traitement qui me convient. Je ne vais pas tout le temps bien, mais je m’en sors

– On a trouvé un traitement qui me convient

– Je me rends compte que mon traitement m’aide, même s’il y a des effets indésirables, heureusement pas trop gênants

– Ce que disent les soignants m’aide, je peux compter sur eux

– On pourra peut-être changer un peu mon traitement. J’en parle avec mon psychiatre

– Les professionnels parlent d’alliance thérapeutique

2

La personne en soins a l’impression d’un traitement subi, ou pénible, ou pris de façon imposée

La prise de mon traitement m’est pénible

– C’est mon médecin (ma famille…) qui veulent que je prenne des médicaments, mais s’il n’y avait que moi, je m’en passerais bien, je me demande si ça me sert vraiment, mais je le prends tout de  même

– Les effets secondaires du traitement sont gênants. J’espère quand même qu’on trouvera quelque chose de mieux

Acceptation « obligée» du traitement,  impression d’être forcé-e

– On m’oblige à prendre un traitement. Souvent je demande souvent qu’on le diminue. Je ne suis pas sûr-e que ça me fasse du bien. Je me demande si je n’étais pas mieux sans traitement, mais je le prends tout de  même

3

Mon traitement ne me convient jamais

– Je crois que fais tout pour aller mieux, mais j’ai le sentiment qu’on ne fait rien pour moi, ou qu’on ne fait pas ce qu’il faudrait

– On ne me donne que des choses qui ne marchent jamais

– Je finis par me dire que les traitements sont sans intérêt, sans efficacité

– Il va encore falloir que je réclame qu’on modifie ma prise en charge, ça va faire encore des histoires

4

Refus du traitement, traitement contraint

Rupture précoce du traitement

–  Ça allait mieux à l’hôpital, et à ma sortie j’ai arrêté mon traitement

– Je ne veux pas dépendre de médicaments, ou des soignants, ou de ma famille

– Je n’ai pas envie de me trouver avec des malades,  je veux être avec des gens normaux

– Ma famille et les soignants disent que j’ai absolument besoin de me soigner, mais moi je ne le vois pas du tout comme ça.

– J’ai l’impression que les médecins sont avec ma famille (contre moi, contre ma liberté)

– On me fait des injections retard. Je ne suis pas sûr(e) de les continuer

J’ai fait des rechutes avec hospitalisations, ou : je fais des rechutes avec hospitalisations

– À ma sortie de l’hôpital, j’ai arrêté mon traitement. Ça s’est produit plusieurs fois

– Je ne vois pas l’utilité du traitement, je ne le supporte pas, surtout si je vais mieux

– Les médicaments me coupent mes moyens, me fichent en l’air. À l’hôpital on m’oblige à les  prendre.

– Les soignants disent que c’est parce que j’ai arrêté mes traitements que j’ai rechuté. Ils voudraient que j’accepte des injections retard

– Ou les soignants disent que je ne supporte pas la solitude et que j’ai préféré inconsciemment être ré hospitalisé-e… Ils voudraient que j’aille dans un hôpital de jour à ma sortie, ou dans un foyer pour ne pas vivre seul-e

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