La famille, avec ou contre?

Famille, avec ou sans?

L’histoire récente de la psychiatrie est marquée par des théories et des pratiques où la famille est considérée comme la cause des souffrances d’un patient. Elle doit donc être écartée.

Ou alors la famille est victime des agissements de leur proche. Elle doit donc être accompagnée pour comprendre et supporter la situation afin d’aider aider à l’organisation des soins.

Mais toutes les souffrances psychiques, de la « simple » déprime au burn out, provoquent des effets parfois dévastateurs sur les liens familiaux.

Mais qu’est ce que la famille dans notre vie psychique ?

Ce sont des parents que l’on a « intériorisés », mis à l’intérieur de son monde psychique interne. En termes psychanalytiques ce sont des « imagos » que l’on a fabriquées en fonction des projections, des pensées que l’on prête aux autres. Ce sont des liens affectifs profonds qui se sont tissés tout au long de l’histoire infantile.

Ce sont les « vrais » parents, ceux qui restent agissants dans l’organisation de la vie mentale de chacun d’entre nous.

Combien de fois entendons nous les patients dire « rencontrez ma mère et vous comprendrez pourquoi je suis comme ça ». En fait, la « vraie » mère est celle qu’on « rencontre » en entendant le patient raconter sa vie d’enfant pendant les séances de psychothérapie.

Ils sont différents des hommes et des femmes que sont les parents réels. Nous pouvons tous en avoir l’expérience en entendant des proches évoquer des parents odieux et malfaisants et rencontrer à l’occasion ces hommes et ces femmes que l’on sentira comme tout à fait charmants.

Le psychiatre et la famille du patient

Le psychiatre doit savoir s’identifier dans le même mouvement au patient et à sa famille en pensant dans le même temps : « Si j’avais des parents comme ça je souffrirais comme ce patient, et si j’avais un enfant comme ça je souffrirais comme ces parents ».

L’ennemie de la pratique psychiatrique est l’idéologie. Il ne peut pas y avoir de réponse tout faite à cette question des parents, présents ou disparus. Dans tous les cas, la prise en compte de la famille est essentielle dans tout traitement psychiatrique.

Car sa « présence » au sens de sa référence est constante. Et cela qu’il s’agisse d’une famille très ou trop présente physiquement, ou absente dans la qualité du lien affectif.

Il est évident que « l’alliance thérapeutique » avec la famille varie en fonction des situations très diverses que nous rencontrons. Elle varie surtout en fonction de l’évolution de la maladie et du traitement.

Là encore, c’est le tact et la mesure, la prudence, le regard critique sur le fonctionnement familial éclairé par l’avis des collègues, l’évaluation des possibilités réelles de la famille ou des aidants qui va guider le psychiatre.

La notion de guidance parentale est souvent utilisée pour décrire les liens qui s’organisent entre les équipes soignantes et les familles.

Les liens familiaux sont faits d’amour et de haine et leur organisation est toujours fondée sur des malentendus résultant d’une intrication inconsciente des histoires individuelles.

La souffrance psychique et la douleur morale d’un de ses membres ne fait que révéler et amplifier ce phénomène.

La connaissance et la compréhension de la vie psychique combattent la peur, atténuent l’anxiété.

 

PsyWay explique, éclaire, renseigne sur les différentes voies : d’abord des traitements et de toutes les prises en charges conjointes, renvoie sur d’autres liens plus explicites, plus complets.

La lecture conjointe du site peut aider à renforcer le lien entre le patient et sa famille et contribuer à créer entre eux une certaine complicité.

Dr M. Hayat

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